Il est très difficile de voir de jeunes Baobabs. En effet, les jeunes pousses sont bien souvent le repas des zébus, autres herbivores et peuples locaux. Sans oublier les feux de brousses. Le paysage du Ménabé ne possède que de vieux spécimens de Baobabs d’un minimum d’une centaine d’années voir des milliers d’années. Alors quel est l’avenir de ces mastodontes si on ne préserve pas leurs progénitures ? Si aucun projet de plantations n’est entrepris à grande échelle, ce symbole malgache du Ménabé disparaîtra car rien n’est éternel.
Le symbole malgache est donc en danger !
Il arrive même que de gros Baobabs soient déracinés pour faire pousser les fameux champignons de Baobab. Les locaux racontent que l’on ne voit jamais grandir les Baobabs. Par ailleurs un spécialiste allemand viendrait chaque année à la même date pour mesurer ces fameux arbres. Les Adansonia grandidieri pousseraient de un à trois millimètres/an. La légende raconte que certains de ces gigantesques arbres auraient été plantés à l’envers par la Hyène ou par le diable en colère, mais cela ne les empêchent pas de déployer une aura formidable. Ce sont les piliers du Ménabé, de Madagascar. Il faut les sauver. Comme en Afrique, les Baobabs sont sacrés. Celui de Tsarafotra (Adansonia grandidieri) qui mesure treize mètres soixante de diamètre, en est un bon exemple. Comme l’écorce est utilisée à des fins médicinales ou pour fabriquer les cordes et flotteurs de pirogues, une plaie béante y a été incisée, mais cas très particulier au Baobab, l’écorce se régénère au bout de plusieurs années. L’Allée des Baobabs est constituée d’une concentration de baobabs sur une partie de la route nationale n°38, Morondava- Belo/Tsiribihina. Elle forme un paysage spectaculaire formé par les ports majestueux du Reniala, caractéristique du Menabe et reconnu mondialement. Actuellement les baobabs de cette allée sont menacés de disparition, suite à une inondation prolongée de l’ensemble du site.Allée des Baobabs
Cette inondation est due au déversement des eaux usées de l’usine sucrière SUCOMA et des excès d’eau en saison de pluie. Les eaux usées par leur récupération par les paysans pour la riziculture sont ramenées aux abords immédiats de l’allée. Une mauvaise réhabilitation de la piste, d’autre part, augmente la stagnation des excès d’eau en saison de pluie. Les pieds de baobab sont fragilisés par cette immersion prolongée de leur base. On observe ces derniers 5 ans des chutes d’arbres, des pieds inclinés due aux vents et des pertes de cimes.La Commune de Rurale de Bemanonga où se trouve l’allée des Baobabs, a pris les initiatives pour la sauvegarde du site. Une délibération du Conseil Communal pour la restauration de l’allée des Baobab a été prise. Les éléments du plan de sauvegarde sont identifiés et discutés avec les populations riveraines :cas des futurs travaux de drainage, de mise en réserve d’une partie des terrains aux environs immédiats, de déplacement des habitations temporaires, de création de nouvelles zones d’implantation d’habitation et de rizière,….
Cette initiative a reçu l’appui de la Région du Menabe par la mise en place d’une « Cellule Technique Baobab ». Le 28 juin 2005, une équipe pluridisciplinaire est mise en place à Morondava, pour l’établissement d’un plan d’ensemble de la sauvegarde de cette fameuse « Allée des baobabs » et pour l’encadrement technique des actions urgentes. Au mois de juillet 2005, le comité technique a accompagné les visites du Ministres de la Fonction Publique et du Ministre de l’Environnement, en présence des Sénateurs et Député du Menabe et des représentants de la Cellule Baobab. La cellule technique, avec des missionnaires du Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts et du Ministère de l’Industrie, ont effectué une autre visite de l’usine sucrière SUCOMA, pour voir les mesures déjà prises et encore à prendre par cette Industrie. La Région par ces initiatives, priorise les actions pour la sauvegarde de cet emblème de la Région et entend mobiliser tous les acteurs régionaux autour des mesures urgentes à prendre.